La mort idéale n’existe pas
La mort idéale n’existe pas, même si on s’y prépare, la mort reste l’inconnu, l’imprévu. La mort n’est jamais vraiment belle, mais elle peut être plus ou moins douce.
Chacun a une projection de la belle mort dans son imagination. Beaucoup de gens disent vouloir mourir dans leur sommeil sans s’en apercevoir. D’autres, au contraire, préfèrent la voir venir et pouvoir s’y préparer. Ils souhaitent avoir du temps pour dire et entendre des choses importantes qu’on n’a pas dites dans la vie, pouvoir parler en vérité, dire au revoir.
La mort accidentelle ou brutale qu’on ne voit pas venir permet d’éviter d’y penser ; la maladie en revanche laisse le temps de réfléchir à ce qui vient après la mort. Certains ne veulent surtout pas mourir à l’hôpital, d’autres ont peur d’être seuls au moment du passage.
Une affaire de projection
L’image que l’on a d’une belle mort est en général liée aux morts/ deuils qu’on a eux et à la manière dont on les a vécus. Lorsqu’on a vu une personne souffrir pendant longtemps, on peut souhaiter une mort plus rapide. Cependant, c’est souvent affaire de projection : par exemple, la majorité des gens redoutent la maladie d’Alzheimer. Or les malades eux-mêmes ne sont pas si malheureux car souvent, ils ne se rendent plus compte de leur état, c’est pour l’entourage que c’est très dur de voir une personne perdre ses capacités, sa mémoire et avoir des comportements imprévisibles.
Consentir à sa vie
Souvent quand on dit d’une personne qu’elle a eu une belle mort, c’est qu’elle a eu une belle vie, pas au sens d’une réussite sociale ou professionnelle, mais au sens où elle a consenti à accepter sa vie telle qu’elle était. A l’inverse, on voit parfois des gens qui ont eu une vie douloureuse qui ont également une mort douloureuse. Si on n’en vient pas à l’acceptation, si on ne passe pas par ces étapes du détachement et du deuil d’une vie rêvée, on souffre encore plus, on a des positions de braquage qui font que chaque événement nouveau nous fera encore plus mal. Accepter de lâcher prise et de vivre sa vie telle qu’elle est au jour le jour est un des moyens de se préparer à vivre sa mort de la manière la plus douce possible.