Pour bien comprendre les enjeux éthiques de la question, on peut relire « Donum vitae » du Cardinal Ratzinger.
La fécondation in vitro n’est pas reconnue licite par l’Eglise car elle n’est pas conforme à la dignité de la procréation et au droit de l’enfant à être conçu de façon exclusive par le don mutuel des parents.
Dans le sacrement du mariage, ses parents s’engagent à être parents uniquement l’un par l’autre alors que la fécondation in vitro suppose l’intervention de tiers.
Les conditions matérielles de la fécondation in vitro et de la conservation ne sont pas conformes à la dignité de l’homme. Pourquoi ? Il convient de comprendre comment se passe concrètement une FIV.
Comment ça se passe ?
Tout d’abord, les ovaires de la femme sont stimulés afin de provoquer la ponte de plusieurs ovules. Généralement, des injections journalières sont nécessaires, surveillées avec de multiples prises de sang, et des échographies. Le sperme de l’homme, quant à lui, est « nettoyé », c’est-à-dire préparé techniquement pour améliorer la qualité spermatique. Il est ensuite mis en contact avec les ovules de la femme, dans des boîtes stériles contenant des puits. S’il y a fécondation, l’embryon se développe par division cellulaire. Les embryons sont alors classés en fonction de leur qualité cellulaire, à savoir : leur nombre de cellules, leur régularité (tailles de cellules différentes ou non), et de leur fragmentation.
Deux ou trois jours après le jour de la fécondation, un ou plusieurs embryons sélectionnés par le biologiste sont réimplantés dans l’utérus de la femme.
Problème éthique : non-respect de la dignité de l’être humain
Dans ce processus, on voit bien qu’il y a une étape de sélection, incompatible avec la dignité de tout homme qui ne peut être réduit à des caractéristiques génétiques.
Par ailleurs, la FIV pose le problème de la production des embryons surnuméraires. En effet, pour optimiser les chances de grossesse, on fabrique plusieurs embryons. Seuls quelques-uns seront implantés dans l’utérus de la femme tandis que les autres seront congelés pour une éventuelle implantation future. La congélation des embryons est déjà en elle-même problématique puisque ce la veut dire qu’on met en suspens la vie d’un être humain. Mais que faire des embryons qui ne sont plus dotés d’un projet parental ? En d’autres termes, que fait-on des embryons congelés dont on ne veut plus ? Les détruire revient à faire de l’être humain une chose, un objet et plus une personne.
On voit donc qu’à toutes les étapes du processus de la FIV, la dignité de l’homme est mise à mal.
C’est pourquoi l’Eglise ne reconnaît pas cette méthode comme conforme à ce à quoi elle nous appelle. En revanche, il est bien évident que l’Eglise reconnaît tous les enfants, nés de FIV ou pas ,et les baptise !
Parcours douloureux pour le couple
Au-delà de ces questions éthiques graves, la FIV est un véritable parcours du combattant pour les couples. Il faut rappeler qu’il y a beaucoup d’échecs puisque seulement 20 % des FIV aboutissent à une grossesse menée à terme et cela soumet les couples à un parcours écrasant et laminant. C’est une épreuve physique et morale. On se met dans une optique de l’enfant à tout prix et le couple souffre beaucoup de cette focalisation exclusive sur l’enfant désiré.