Déculpabiliser la personne dépressive
Vivre avec une personne dépressive et l’accompagner est difficile à accepter car on a l’impression que la personnalité change. La première chose à se dire est que la personne n’est pas coupable, ce n’est pas une faiblesse de caractère ou un manque de volonté qui la met dans cet état-là. C’est une modification chimique sur laquelle la médecine va tenter d’agir.
Il est donc important de se garder des phrases du type « tu as tout pour être heureux, secoue-toi, ça va passer ». Précisément, la personne dépressive n’est pas dans la capacité physique de le faire. C’est justement ça qu’elle ne peut pas faire à ce moment-là et ce genre de remarques ne peut que l’enfoncer dans sa souffrance.
Convaincre la personne de se faire soigner
Donc la meilleure attitude à avoir est de convaincre la personne dépressive de se faire soigner. C’est vital ! Il y a une très grande culpabilité à aller consulter un médecin, car on a l’impression de ne pas être à la hauteur ; or on n’est pas responsable de sa dépression. C’est comme dans le cas du diabète où une hormone ne fonctionne pas bien. Dans la dépression, c’est le fonctionnement chimique du cerveau qui est déréglé. Il n’y a donc pas de jugement à avoir.
On soigne, on attend que ça cicatrise et on verra ensuite. Il est certain qu’il faut savoir être patient car on ne guérit pas d’une dépression en quelques semaines.

Il faut tout d’abord considérer que l’état dépressif est une sorte de maladie et s’abstenir de juger la personne. « Secoue-toi », « ne fais pas cette tête-là » et « pense à autre chose » sont donc à bannir ! Il faut voir la situation avec justesse, sans déni ni catastrophisme, et rappeler à l’intéressé qu’il y a des zones d’ombre dans la vie de chacun. Plus que d’être plaint, le dépressif a besoin, comme tout le monde, de se savoir aimé et d’être encouragé.
Il sera judicieux d’éviter au dépressif les avalanches de mauvaises nouvelles que les médias ressassent à longueur de temps… Une cure sans télé ni journal quotidien lui fera le plus grand bien. Les encouragements permettront de contrebalancer son autodénigrement.