« Comment sait-on si on aime vraiment ? »… « Comment savoir si c’est le bon ? »… « Comment lui dire que je l’aime ? »… « Pourquoi y a-t-il tant de divorces ? »… A en croire ces questions récurrentes des jeunes, l’amour reste bien leur préoccupation majeure. Les jeunes croient encore à l’amour ! Et comment en serait-il autrement puisqu’ils sont à l’âge d’en rêver… et d’en vivre les prémisses… Par ailleurs, tout les incite à entrer dans la sexualité ! Parler d’amour avec des jeunes, c’est donc aussi parler de sexualité.           

Leur faire prendre conscience des pressions qu’ils subissent

Les jeunes sont soumis à des pressions externes : la société, les média et les normes qu’ils véhiculent sur la sexualité, notamment l’âge moyen de la première fois, la prévention, dès le collège, des maladies sexuellement transmissibles assortie d’une « promotion » de la contraception qui suggèrent qu’ils ont l’âge d’avoir une vie sexuelle, la loi qui, mal interprétée, suggère l’idée d’ « une majorité sexuelle » fixée à 15 ans …

Les jeunes vivent aussi des pressions internes : la puberté qui rend leurs corps apte à aimer, l’adolescence qui fait naître en eux des élans amoureux très forts, le fait de vouloir faire comme les autres qui, dans leurs propos ou dans l’imaginaire,  » l’ont déjà fait « , le caractère « initiatique » que revêt pour eux la sexualité comme passage vers le monde des adultes…

On peut faire réfléchir les jeunes à ces pressions non pas de façon plaquée mais à travers une discussion interactive. L’objectif est de les amener à aborder la sexualité de façon plus libre et de les inviter à se questionner et à se situer eux-mêmes sur ce que représente pour eux la sexualité.

 Leur proposer une vision plus globale de l’amour et de la sexualité

Ces pressions autour de la sexualité et la vision idéaliste qu’ils se font de l’amour amènent souvent les jeunes à dissocier les deux. Il est donc important de les aider à les relier, à prendre conscience que leurs Corps, leur Cœur et leur Conscience forment un tout.

De même, ce qu’ils vivent à l’adolescence n’est pas déconnecté de leur projet de vie : les choix qu’ils posent les préparent à aimer demain. L’adolescence est une période de construction de soi dans tous les domaines. Il est donc important de les faire réfléchir à ce qu’ils veulent vivre quand ils seront adultes et comment ils peuvent s’y préparer dès maintenant.

Enfin ils ne sont pas tous seuls : l’amour et la sexualité s’inscrivent dans une relation à l’autre basée sur le respect. Leurs actes les engagent, mais ont également des conséquences pour les autres. D’où l’intérêt d’éveiller chez les jeunes le sens de la responsabilité, de les aider à développer l’empathie et de les renvoyer à la loi ou à leurs valeurs. Cette maturation est essentielle et va de pair avec l’apprentissage de la prise en compte de l’autre.

Leur donner des clés pour construire leurs relations

Si la majorité des jeunes sont convaincus que chacun a en lui le désir d’aimer et d’être aimé, ils s’interrogent sur le comment. Ils ont conscience que l’amour est précieux et fragile à la fois et sont demandeurs de « clés de compréhension » pour construire des relations épanouissantes.

Il y a quelques repères importants à leur donner :

    La différence entre sentiment amoureux et amour : c’est une chose de ressentir une forte attirance et des émotions intenses pour quelqu’un qu’on ne connaît pas encore très bien, voire qu’on idéalise un peu, et c’en est une autre d’aimer vraiment l’autre, tel qu’il est, avec ses qualités, mais aussi ses limites, dans la réalité de la vie quotidienne pas toujours rose…

    L’ « amour durable » n’a rien de naturel ! Il se construit jour après jour et demande de la volonté pour mettre en œuvre des moyens qu’on se donne : apprendre à se connaître, à se dire et à écouter, à gérer ses émotions, à résoudre les conflits, à dire à l’autre qu’on l’aime… Bref, l’inverse de « Ils furent heureux et eurent beaucoup d’enfants… »

    Aimer vraiment prend du temps et suppose de la maturité. On n’aime pas à 15 ans comme on aime à 30 ans. Il y a des étapes progressives à franchir. Aller trop vite peut présenter des risques.

    Il existe des différences entre les garçons et les filles et apprendre à les gérer demande du temps et passe par le dialogue.

Ces repères aideront le jeune mais la façon dont on vit soi-même en couple a également un fort impact sur lui. Il ne faut donc pas oublier, quand on est parent, de prendre en compte ce mode de transmission de ses valeurs.