C’est l’accueil de la différence dans le réel de la vie et plus seulement dans des beaux discours, et ce n’est en effet pas si simple ! C’est délicat car les relations dans la fratrie peuvent changer.

Il y a 2 comportements fréquents :

  • le frère ou la sœur qui veut « réparer » les parents  en leur disant explicitement ou implicitement « je suis là », « je serai là quand vous ne serez plus là » ; il faut prendre garde que les frères et sœurs ne prennent pas cette responsabilité sur les épaules, c’est trop lourd à porter !
  • le sentiment de culpabilité : « pourquoi pas moi ? »; il faut déculpabiliser le frère ou la sœur. Il est important de ne pas mettre le handicap au centre de la maison, la vie continue et chacun doit trouver sa place ; ce serait une erreur de mettre la personne handicapée au centre de la vie familiale. Certes, l’enfant handicapé va demander une attention et du temps supplémentaires, mais les frères et sœurs ne doivent pas avoir l’impression de passer au second plan.

Par ailleurs, il est bon d’être conscient qu’il y aura des étapes :

  • le sentiment de honte du petit frère qui bave, qui pousse des cris
  • la volonté de sur-protéger le frère ou la sœur(e) handicapé mais attention à ce qu’il/elle ne devienne pas le chouchou non plus, ce ne serait pas lui rendre service car la vie ne sera pas toujours aussi douce avec lui/elle. Lui donner une juste place est un exercice difficile mais nécessaire.

Un autre moyen de permettre aux frères et sœurs d’un enfant handicapé de vivre cette réalité compliquée est de leur donner un espace de parole en dehors de la famille pour qu’ils puissent s’exprimer sans le regard des parents, des autres membres de la famille. Il existe au sein des associations de personnes handicapées des groupes dédiés aux frères et sœurs. C’est un lieu très fécond pour se ressourcer, pour se libérer aussi de sentiments contradictoires pas toujours positifs et difficiles à exprimer en famille.